Contrôles routiers : les gendarmes dénoncent une « hyperconnexion » des automobilistes, trop fréquemment sur leurs téléphones portables

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Les gendarmes alertent sur une nouvelle réalité du quotidien, celle d’automobilistes rivés à leurs écrans même en pleine circulation. Lors d’une récente opération, ils constatent à quel point le téléphone tenu en main s’impose comme l’infraction la plus fréquente pendant des contrôles routiers. Pour le capitaine Frédéric Remy, cette « hyperconnexion » n’est plus un détail, mais un enjeu central de sécurité routière.

Des contrôles routiers qui révèlent une hyperconnexion inquiétante

Selon ladepeche.fr, l’Escadron Départemental de Contrôle des Flux du Lot-et-Garonne a concentré ses moyens sur un axe très fréquenté un vendredi soir de fin novembre. En trois heures seulement, les militaires relèvent quatre-vingt quinze infractions, signe d’un relâchement général des comportements au volant lors de ces contrôles routiers. Le bilan met aussitôt en lumière le poids du téléphone portable, devenu infraction dominante.

Sur ce total, trente deux conducteurs sont interceptés téléphone en main, en pleine phase de conduite ou à l’arrêt dans la circulation. Le code de la route est pourtant clair, avec une interdiction ferme de ce type d’usage, qui détourne le regard de la route pendant de longues secondes. Pour les gendarmes, ces chiffres confirment une tendance déjà observée lors d’opérations précédentes dans le département.

Le capitaine Frédéric Remy parle désormais d’ »hyperconnexion » pour qualifier cette habitude de consulter en permanence messages, notifications ou GPS. Il veut en faire un axe prioritaire de lutte, au même titre que la vitesse ou l’alcool. Lors de cette opération, les militaires constatent aussi le refus de priorité, le non respect des stops et des feux, ainsi que des trottinettes électriques utilisées sur les trottoirs ou sans équipements obligatoires la nuit.

Téléphone au volant, inattention massive et contrôles renforcés

Pour les autorités, le téléphone au volant n’est plus une simple incivilité, mais un facteur majeur d’accidents. Les bilans nationaux rappellent que l’inattention du conducteur, souvent liée à l’usage du smartphone, est impliquée dans près d’un quart des accidents corporels et dans des centaines de décès chaque année en France. Ces données confortent les gendarmes qui réclament des moyens et des contrôles routiers ciblés sur cette pratique.

Les enquêtes de prévention montrent aussi un décalage entre la conscience du risque et les comportements réels. Selon différents baromètres, environ huit conducteurs sur dix reconnaissent utiliser leur téléphone en roulant, pour téléphoner, paramétrer le GPS, lire un message ou consulter une notification. Cette banalisation nourrit l’impression que quelques secondes d’inattention ne changent rien, alors qu’elles suffisent pour parcourir des dizaines de mètres sans regarder la route.

Les études d’opinion indiquent enfin qu’une part non négligeable des automobilistes manipule encore son smartphone tenu en main, malgré les campagnes de communication répétées. Les messages officiels insistent sur la question simple « quand vous regardez votre téléphone, qui regarde la route » et sur l’effet tunnel créé par la conversation ou la lecture. Ces rappels rejoignent le constat des gendarmes, qui voient chaque jour cette hyperconnexion se traduire par des trajectoires hésitantes et des réactions tardives.

Contrôles routiers, sanctions et changement progressif des habitudes

Sur le plan répressif, le cadre juridique est déjà strict. L’usage d’un téléphone tenu en main au volant entraîne une amende forfaitaire de cent trente cinq euros et un retrait de trois points sur le permis. Dans certains départements, des préfets ont demandé de durcir encore la réponse lorsque cette infraction s’ajoute à d’autres comportements dangereux, avec des suspensions de permis plus fréquentes.

Le Lot-et-Garonne illustre cette stratégie offensive depuis plusieurs années. En 2023, les gendarmes y ont dressé plusieurs milliers de procès verbaux pour téléphone au volant, parfois plus d’une centaine sur une seule semaine de contrôles. Les opérations menées par l’Escadron Départemental de Contrôle des Flux se répètent désormais régulièrement, avec des effectifs concentrés sur des créneaux ciblés où les comportements à risque explosent.

Parallèlement, l’État multiplie les campagnes de sensibilisation afin de ne pas s’en tenir à la seule sanction. La délégation à la sécurité routière met en avant l’impact meurtrier de l’inattention et la nécessité de « reposer » le téléphone en conduisant. Entre communication, éducation et contrôles routiers répétés, l’objectif est d’ancrer une nouvelle norme, où consulter son écran au volant n’est plus un geste anodin, mais un comportement socialement inacceptable.

Un signal fort pour rappeler la priorité donnée à la sécurité de tous

Cette opération montre comment une simple soirée de circulation révèle l’ampleur de l’ »hyperconnexion » derrière un volant. En ciblant le téléphone, les gendarmes rappellent que quelques secondes d’inattention peuvent suffire pour percuter un piéton, manquer une priorité ou surprendre un deux roues. Au fil des prochains contrôles routiers, le message demeure le même, inviter chaque conducteur à lever les yeux de l’écran et à recentrer son attention sur la route.

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