Au Grand Slam d’Abou Dhabi, le retour officiel de l’hymne russe ravive un débat sensible. Après la victoire d’Ayub Bliev, la Fédération internationale de judo autorise de nouveau drapeau et musique nationale. Pour Douillet, ce changement arrive alors que la guerre se poursuit encore et que la paix reste lointaine. L’émotion sportive se heurte ainsi à une réalité géopolitique encore très instable.
Pourquoi Douillet redoute ce retour du symbole russe
Selon rmcsport.bfmtv.com, vendredi aux Émirats arabes unis, le Grand Slam d’Abou Dhabi marque un tournant symbolique, affirme rmcsport.bfmtv.com. L’hymne russe retentit pour la première fois depuis 2022 après le succès du léger Ayub Bliev. Face à lui, le Mongol Ariunbold Enkhtaivan s’incline lors de la finale des moins de soixante kilos.
Vingt quatre heures auparavant, la Fédération internationale de judo annonce la réintégration pleine des judokas russes. Ils peuvent à nouveau concourir sous leurs couleurs nationales dès cette étape. La compétition se tient entre le vingt huit et le trente novembre. L’instance avait déjà refusé en 2022 un bannissement immédiat réclamé par le Comité international olympique.
Ce n’est qu’en septembre 2022 que la fédération avait écarté les Russes des tatamis mondiaux. Elle les avait ensuite réintégrés sous bannière neutre avec un hymne de la FIJ joué lors des podiums. Invité sur RMC, Douillet rappelle qu’il acceptait alors leur présence seulement sous statut d’athlètes neutres.
Une réintégration progressive et controversée des judokas russes
Sur le plan émotionnel, l’ancien champion évoque une impression paradoxale quand l’hymne russe retentit à nouveau. Il explique que cette musique réveille des souvenirs de podiums partagés et de respect entre adversaires. En même temps, il sent que le contexte actuel rend ce moment troublant.
Pour lui, le véritable signal pour entendre ce chant reste un retour complet de la paix. Tant que les armes parlent encore, la célébration officielle d’un pays belligérant lui paraît profondément déplacée. Il compare cette cérémonie de remise des médailles à un mauvais rêve persistant.
Sur le fond, il dit comprendre l’idée de tendre la main pour préparer l’après conflit avec la Russie. Il insiste cependant sur la nécessité d’une étape intermédiaire qui maintienne les judokas sous bannière neutre pendant la guerre. Selon Douillet, cette solution créerait un pont entre le présent encore violent et un avenir enfin apaisé.
Ce que signifie ce choix pour Douillet et pour le judo
Derrière cette décision, la Fédération internationale de judo veut adresser un message politique mesuré. Ses dirigeants affirment vouloir tendre la main pour favoriser un dialogue futur avec la Russie. Ils espèrent que l’ouverture sportive accompagne des signes fragiles de désescalade observés ces derniers jours.
À Moscou, la fédération russe salue ce qu’elle qualifie de décision historique. Son président remercie la FIJ pour une annonce jugée juste et courageuse après des mois de tension. Pour lui, ce retour du drapeau et de l’hymne consacre la place retrouvée de ses athlètes au niveau mondial.
La fédération ukrainienne exprime au contraire une vive protestation. Elle juge la mesure contraire aux principes de paix et de responsabilité. Elle redoute que la normalisation sportive affaiblisse la pression internationale sur Moscou tant que les combats se poursuivent. Entre ces positions opposées, Douillet défend une voie médiane avec cadre neutre tant que la paix reste incertaine.
Un débat qui interroge le rôle politique du sport
Au total, cet épisode illustre la tension permanente entre célébration sportive et situation de guerre non résolue. En prônant une neutralité visible tant que la paix tarde, Douillet rejoint les voix prudentes du mouvement sportif. Les prochaines compétitions diront si la stratégie de la Fédération internationale paraît crédible ou nourrit encore la contestation. Dans tous les cas, le débat sur ces symboles reste ouvert.






