En 2026, une année budgétaire sans revalorisation fiscale va peser lourd sur la pension des retraités. Le gouvernement a choisi de geler le barème de la contribution sociale généralisée, qui s’applique aux revenus de remplacement. Ce gel des seuils intervient alors que l’inflation atteint encore 2 % en 2024. Il fera mécaniquement grimper le taux de CSG supporté par des millions de foyers.
Les seuils gelés de CSG renchérissent la pension en 2026
La contribution sociale généralisée frappe les revenus, y compris ceux issus des retraites. En 2026, le taux appliqué dépendra encore du revenu fiscal de référence de 2024. Les seuils resteront, eux, bloqués au niveau de 2025. Cette combinaison rend la ponction plus sensible pour chaque pension.
Actuellement, quatre taux coexistent. L’exonération vaut jusqu’à un RFR de 12 817 € célibataire, 19 660 € couple. Le taux réduit de 3,8 % va jusqu’à 16 755 € et 25 702 €. Le taux médian de 6,6 % couvre 26 002 € et 39 886 €. Au-delà, le taux plein atteint 8,3 %.
En l’absence de revalorisation des seuils, une hausse de revenu fiscal en 2024 peut déclencher un changement de tranche. Une prime occasionnelle ou une indexation limitée suffit parfois à faire franchir un palier. Le retraité concerné se retrouve alors soumis à un taux supérieur de CSG dès 2026.
Quand la pension bascule vers un taux de CSG plus lourd
Le gel du barème a des effets concrets. Des retraités aujourd’hui exonérés deviendront redevables de CSG sur leur pension. D’autres passeront d’un taux réduit à un taux médian, voire au taux plein, sans progression similaire de leurs ressources.
Sans le gel décidé pour 2026, les seuils auraient suivi l’inflation. L’exonération aurait couvert un RFR jusqu’à 13 073 € célibataire, 20 054 € couple. Le taux réduit se serait appliqué jusqu’à 17 089 € et 26 216 €. Le taux médian aurait plafonné les revenus à 26 523 € et 40 683 €.
L’écart entre ces seuils théoriques et ceux gelés pour 2026 reste important. Il se traduira pour de nombreux retraités modestes par une hausse de CSG sans hausse parallèle du revenu brut. À la fin du mois, la somme disponible reculera alors même que la facture courante augmente.
Un choix budgétaire contesté et ses effets sociaux
Le gel du barème intervient dans un contexte de hausse continue des prix à la consommation. Avec 2 % d’inflation en 2024, un ajustement des seuils aurait semblé logique pour préserver la pension. En refusant cet ajustement, le gouvernement renforce un effet d’entonnoir fiscal qui touche d’abord les revenus modestes.
Selon l’Insee, 5,1 millions de retraités supportent déjà le taux plein de 8,3 %. Ce nombre pourrait croître nettement en 2026 si le gel est confirmé. La mesure agit alors comme une fiscalisation indirecte, sans annonce formelle d’augmentation des taux affichés.
Ce tour de vis fiscal reste possible sans hausse affichée des taux. Il s’inscrit dans une stratégie de maîtrise des dépenses publiques par gel des indexations. Pour les retraités, l’impact se voit dans le budget quotidien. Le gouvernement prend le risque d’aggraver la fracture entre générations. Les seniors comptent sur une fiscalité stable pour planifier leurs dépenses.
Un équilibre fiscal fragile qui relance le débat sur le pouvoir d’achat des retraités
À ce stade, l’enjeu dépasse une simple ligne dans le budget de l’État. Si le gel du barème est maintenu, de nombreux retraités devront revoir leurs arbitrages quotidiens. Ils chercheront à protéger leur pension sans sacrifier les dépenses essentielles. La lisibilité fiscale et le partage de l’effort entre générations resteront au cœur des débats publics.






