Cathy, 38 ans, maman solo de 6 enfants : “Avec 2000 euros par mois, je réussis à vivre grâce aux aides et à la petite pension versée par mon ancien conjoint”

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Chaque fin de mois ressemble pour Cathy à un exercice d’équilibriste où rien ne doit déraper. À trente huit ans, cette maman solo de six enfants vit dans un HLM de province avec environ deux mille euros issus des aides sociales et d’une pension modeste. Sans emploi, elle raconte un quotidien fait de calculs serrés, de renoncements et de petites victoires pour ses enfants.

Un budget millimétré entre aides et pension

En France, selon mariefrance.fr, une famille sur quatre vit en monoparentalité selon l’Insee en deux mille vingt. Cathy fait partie de ces parents qui assument seuls la charge du foyer. Elle élève six enfants âgés de cinq à seize ans. La séparation a bouleversé ses repères financiers et l’a laissée seule aux commandes d’un budget fragile.

Son revenu mensuel tourne autour de deux mille cinquante euros, constitué uniquement de prestations sociales et familiales. Elle perçoit des allocations familiales, une allocation de soutien familial et le RSA. Chaque versement sert à sécuriser l’essentiel, sans marge réelle pour les imprévus ou les projets.

À ces aides s’ajoute une pension alimentaire mensuelle de deux cent cinquante euros versée par son ex conjoint. Cette pension complète un socle de ressources qui couvre à peine les dépenses incontournables. Loyer du HLM, factures d’eau et d’électricité, assurance, mutuelle, internet et crédits absorbent déjà une grande partie de l’ensemble.

Derrière une pension modeste, la pression permanente

Une fois les charges fixes réglées, Cathy doit faire face aux dépenses variables. Elle estime à environ mille deux cent trente euros le budget nécessaire pour nourrir, vêtir et soigner ses six enfants. Les coûts augmentent avec l’âge de chacun. La hausse générale des prix rend chaque passage en caisse plus lourd.

Elle décrit un quotidien où chaque pièce est comptée. Les achats alimentaires se font au plus juste. Les vêtements sont rationnés et souvent dénichés en promotion. Cathy ressent une forme de honte face à cette dépendance aux aides et à une pension qu’elle juge en décalage avec la charge familiale réelle.

Pour corriger ce déséquilibre, elle a saisi le juge aux affaires familiales. Elle demande un recalcul de la contribution de son ancien compagnon. En attendant, l’allocation de soutien familial compense partiellement le manque laissé par cette pension jugée insuffisante. La moindre dépense imprévue peut pourtant replonger le compte dans le rouge et raviver l’angoisse.

Une mère combative face à un équilibre fragile

Quatre ans après la séparation, Cathy assume la garde exclusive de ses six enfants. Cette responsabilité limite fortement ses possibilités professionnelles. Elle a envisagé de reprendre un travail mais les frais de garde auraient absorbé l’essentiel d’un salaire. Le calcul ne lui paraissait ni réaliste ni sécurisant pour le foyer.

Elle explique réussir à vivre grâce aux aides, à la petite pension et à quelques revenus complémentaires. Elle revend ses affaires sur Vinted, traque les promotions et renonce à beaucoup de dépenses personnelles. Son objectif reste de réserver quelques petits plaisirs à ses enfants, même si la marge financière demeure extrêmement étroite.

La fatigue morale existe, mais Cathy refuse de céder au découragement. Elle se répète que cette période restera temporaire et que la situation pourra évoluer. Son témoignage met en lumière la vulnérabilité des familles monoparentales dépendantes du système d’aides et d’une pension parfois mal ajustée à la réalité vécue.

Ce témoignage interroge la place faite aux parents solos

Le parcours de Cathy rappelle combien l’équilibre financier de ces foyers repose sur un fil. Entre aides sociales, charges fixes et pension en cours de réévaluation, chaque mois devient un défi discret. Son récit invite à regarder autrement ces parents qui jonglent avec les chiffres. Il questionne la capacité collective à offrir un soutien durable et digne à ces familles.

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