Édouard Philippe estime « qu’en l’état » ce budget de la sécurité sociale « ne peut pas être adopté »

Édouard Philippe

Le budget de la Sécurité sociale pour 2026 revient déjà à l’Assemblée dans un climat d’incertitudes politiques fortes. Ce texte pèse sur les retraites et le financement de la santé, priorité des différents camps parlementaires. Dans ce contexte, Édouard Philippe affirme que, en l’état, ce budget ne peut pas être adopté par son camp.

Les premières réserves d’Édouard Philippe face à un budget jugé déséquilibré

Selon bfmtv.com, les députés examinent à nouveau le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. La commission mixte paritaire entre l’Assemblée et le Sénat a échoué, renvoyant au texte remanié par les sénateurs.

Les sénateurs ont supprimé la suspension de la réforme des retraites intégrée par les députés lors d’un précédent examen. Ils ont aussi réécrit plusieurs mesures de recettes afin de renforcer la rigueur comptable affichée dans le texte. Ce cadrage touche directement les retraites, les franchises médicales et le niveau de certaines prestations sociales.

Devant les députés de son groupe, Édouard Philippe a affirmé qu’il était impossible de soutenir ce budget en l’état. Les élus Horizons hésitent désormais entre l’abstention et un vote contre, signe d’un malaise persistant. Lors de la première lecture, ils s’étaient déjà massivement abstenus sur la partie recettes du projet.

Les calculs politiques autour d’Édouard Philippe et d’une majorité sous pression

Dans la majorité présidentielle, ces déclarations ont été perçues comme une petite bombe politique. Elles ouvrent un front supplémentaire alors que l’exécutif cherchait surtout à convaincre une partie de la gauche. L’objectif affiché consistait à obtenir des abstentions socialistes, communistes et écologistes pour sécuriser l’adoption du texte.

La porte parole du gouvernement rappelle que voter ce budget ne signifie pas accorder un blanc seing à l’exécutif. Elle défend une approche transpartisane pour faire de la Sécurité sociale un outil partagé de protection et de stabilité.

L’équation parlementaire demeure fragile, entre une extrême droite et une partie de la gauche radicale opposées au texte. L’adoption repose sur une ligne de crête mêlant voix de la gauche modérée et possibles abstentions centristes. La mise en garde d’Édouard Philippe affaiblit encore la majorité à l’approche du vote solennel prévu le neuf décembre.

Un budget aux lourdes conséquences sociales et à l’équilibre politique incertain

Le projet de budget aborde des sujets explosifs, des retraites au niveau de nombreuses prestations sociales sensibles. Il inclut aussi des évolutions sur les franchises médicales et sur les recettes liées à la contribution sociale généralisée. Les sénateurs ont durci la rigueur du texte en annulant la suspension des retraites, point clé pour la gauche.

Selon le gouvernement, le texte portait le déficit de la Sécurité sociale à vingt quatre milliards en 2026. L’objectif affiché restait pourtant proche de vingt milliards, ce qui révèle un écart budgétaire déjà préoccupant. Sans budget adopté dans les délais, l’exécutif redoute un déficit proche de trente milliards pour retraites et hôpital.

L’ancien Premier ministre défend une ligne mêlant maîtrise des comptes publics, valorisation du travail et prudence fiscale. Pour Édouard Philippe, ces choix budgétaires engagent aussi sa crédibilité politique à l’approche de l’échéance présidentielle de 2027. Sa posture au sein d’Horizons pèse autant sur le fond économique que sur le rapport de forces interne.

Une décision qui pèsera sur la stabilité sociale et politique prochaine

Les prochains jours diront si un compromis peut émerger autour de ce budget très contesté. La majorité doit concilier les exigences de ses alliés centristes et les demandes de la gauche. La manière dont Édouard Philippe arbitrera entre rupture et compromis pèsera sur la stabilité politique future.

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