Une situation inquiétante bouleverse le quotidien d’une commerçante qui voit son activité fragilisée en quelques mois. Face à des pertes importantes, elle tente désormais de préserver son commerce et d’obtenir un soutien vital pour continuer. Derrière cet appel à l’aide, c’est aussi la fragilité des petits commerces qui interroge, entre engagement personnel et espoir de survie économique.
Chronologie d’une crise qui rattrape une commerçante
À Toussieu, dans l’Est lyonnais, Sandrine Berard Fradetal rachète Le Totem en 2020, affirme leprogres.fr. Le rachat coûte environ 195 000 euros. Le projet s’inscrit dans une reconversion réfléchie. Les premiers mois confirment le pari, avec une clientèle fidèle. Le chiffre d’affaires progresse, signe d’un ancrage utile au centre-bourg.
Le Totem devient un repère du village, entre presse, jeux, colis et achats de dépannage. Face à l’affluence, la commerçante embauche un salarié. En quelques mois pourtant, la dynamique se retourne nettement. Sur cinq mois, la perte atteint 48 000 euros, et l’équilibre bascule.
À l’automne 2025, la trésorerie ne couvre plus les dettes exigibles. Le 19 novembre, un jugement place l’entreprise en redressement judiciaire. La cessation des paiements est fixée au 1er octobre. La procédure vise à maintenir l’activité, geler une partie du passif et encadrer un plan réaliste.
Charges, procédures et raisons d’un combat de commerçante
Le centre-bourg est fragilisé par la disparition récente de commerces. Quand un point de vente ferme, les trajets glissent vers d’autres communes. Les achats se déplacent, les flux se raréfient, l’impact se voit. Le tabac-presse perd de l’activité et l’inertie locale s’installe.
Les charges fixes restent élevées, entre loyer, énergie, assurances et remboursements d’emprunts. Chaque mois déficitaire entame la trésorerie et réduit la marge de manœuvre. La commerçante doit composer avec ces coûts alors que le chiffre d’affaires recule. La préparation d’un plan crédible s’en trouve complexifiée, échéance après échéance.
Le redressement judiciaire suspend certaines poursuites et cadre la négociation. Un mandataire judiciaire suit le dossier avec le tribunal pour évaluer la viabilité. Bâtir un plan d’apurement des dettes compatible avec les capacités financières, sans briser l’outil de travail.
Un commerce de proximité et un lien social à préserver
Le Totem ne se résume pas à un point de vente. Pour les habitants, c’est un passage quotidien, entre colis, journaux et dépannages. On y échange quelques mots et des repères de voisinage. Ces services participent au lien social et à l’animation du centre-village.
Si le commerce disparaissait, les habitants devraient se déplacer davantage en voiture. Le centre-village perdrait un motif de fréquentation et s’appauvrirait. Autour de la commerçante, les clients réguliers mesurent ce risque et s’interrogent. L’équilibre local se joue souvent sur des gestes répétés et des routines simples.
Pour renforcer la trésorerie et gagner du temps, la gérante a ouvert une cagnotte. Le geste vise à collecter des fonds et à alerter. Les prochaines semaines diront si l’élan suffit. Tout dépendra de la fidélité d’achat et de la possibilité de bâtir un plan crédible.
Ce que cette situation dit de la fragilité locale
Les prochaines étapes restent ouvertes entre plan de continuation, reprise éventuelle ou liquidation, selon la viabilité démontrée. Chaque achat et chaque contribution à la cagnotte renforcent le dossier et la confiance. À court terme, la commerçante devra convaincre ses créanciers et stabiliser la trésorerie. À moyen terme, l’enjeu est simple. Conserver un service utile et préserver un repère central pour le village.






